vendredi 21 octobre 2011

En souvenir de nous

À la demande générale et à la suite du commentaire de monsieur Patrice Leroux, maintenant que j'ai les photos du spectacle Célébration : Broadway!, dont j'ai fait part de mon expérience dans mon billet « Le rideau est retombé », je vais pouvoir en partager quelques unes! Merci à Nicole Heiler pour les photos.


Allons-y sans plus tarder avec la première photo de tout le spectacle, il s'agit de Robert qui débute la chanson Who will buy? de la pièce de théâtre musical Oliver!
J'aime bien cette photo, quoiqu'on ne voit pas beaucoup Robert. Toutefois, on le croirait en plein clair de lune, ce qui traduit bien toute la douceur du début de cette chanson.


Je vous présente ensuite mes trois hommes, dans Belle de Notre-Dame de Paris. On y retrouve Tommy interprétant Frollo à gauche, Alexandre jouant Quasimodo au centre et Samuel dans le rôle de Phoebus à droite. À l'avant scène au centre, c'est moi en Esméralda. 
Petite anecdote, je suis, à cet instant dans la photo, couchée sur l'émetteur de mon micro casque qui est accroché à l'intérieur de mon soutien-gorge dans mon dos. En répétition, je n'avais pas pensé à ce détail et, une fois à la générale avec les micros, il était un peu trop tard pour changer. Ce n'est donc pas la position la plus confortable au monde, alors qu'à l'habitude, je suis très bien couchée sur le dos, mais je ne restais vraiment pas longtemps ainsi, je pouvais bien souffrir un peu. 


Et maintenant, la magnifique pièce Danse mon Esméralda, toujours de Notre-Dame de Paris
Alors qu'Esméralda est morte dans les bras de Quasimodo qui lui chante son amour (Alexandre et moi, photo de gauche), Tommy et Maude, représentation de Quasimodo et Esméralda amoureux, dansent un pas de deux très touchant, chorégraphié par Coralie Heiler (position finale de Tommy et Maude, photo de droite). Le tout donne une scène superbe, chargée d'émotions, dont ces photos deviennent le témoignage d'un instant.


De gauche à droite : Tommy, Sarah, moi, Coralie,
Maude et Mélanie


Dans mon billet « Retour en enfance », je parlais d'une de mes chansons préférées de la pièce de théâtre musical The Lion King, Endless night. Nous avons interprété la version française de cette chanson, Nuit sans fin, dans Célébration : Broadway!.
J'adore cette chanson, fort message d'espoir, merveilleusement interprétée par Tommy. J'aime également l'image qu'il en résulte, avec les motifs des costumes africains, qui rendent tout à fait justice à l'éclat du message de cette chanson.

Voici une photo de notre interprétation de la chanson When Lilacs are in Bloom, de la toute récente comédie-musicale Daisy and the Wonder Weeds de Jean Elliott Manning. Il s'agit d'une pièce originale et très colorée, présentant des thèmes et des harmonies très intéressants. Il était amusant et particulier de jouer une fleur de printemps dans un jardin du centre-ville!
De gauche à droite : moi, Coralie, Sarah, Mélanie et Maude
Finalement, je vous laisse avec une photo de Souviens-toi des jours passés, chanson d'une de mes pièces de théâtre musical favorites : Les Misérables. Nous étions tous sur scène pour cette chanson.
De gauche à droite : Alexandre, Mélanie, Simon, Tommy, Maude, moi, Adam, Samuel et Coralie.
Derrière de gauche à droite : Tristan, Sarah (cachée par Simon), David et Jonathan.
Un peu plus à droite, mais absent sur la photo : Robert
Ce sont des souvenirs d'une soirée magnifique et mémorable qui a passé en un éclair!

À mes amis artistes et artisans de ce spectacle, je vous aime et vous me manquez tous les jours! Je suis heureuse d'avoir ces souvenirs de nous.

samedi 15 octobre 2011

L'art du service à la clientèle

Pour ceux qui ne le savent pas, je travaille dans un service à la clientèle, mais je vous rassure tout de suite, je ne veux pas parler de mon travail. Il s'agit plutôt d'une expérience que j'ai vécue et que je dois partager.

Là où je travaille, on a parlé pendant un certain temps de « Donner le cornichon ». D'autres gens de service à la clientèle connaissent peut-être cette vidéo dans laquelle un monsieur, qui mangeait souvent au même restaurant où le cornichon était inclus au repas, explique l'importance de ce cornichon lorsqu'il est n'est plus compris dans ledit repas. En bref, il s'agit de la philosophie de donner un petit extra, un petit plus qui ne coûte rien ou presque rien, mais qui fait plaisir au client.

Eh bien ce temps est maintenant pour moi révolu! Je vis maintenant très personnellement le « Enlever les olives ». Laissez-moi vous mettre en contexte.

Je me fais normalement un lunch pour tous les jours de la semaine sauf un. Ce qui signifie généralement entre sept et huit lunch lorsque j'ai l'école, la chorale et les répétitions pour un spectacle après le travail. Donc, je me paie une gâterie une fois par semaine.

Pour cette gâterie, je vais souvent dans un petit resto de plats à emporter qui se trouve tout juste à quelques pas d'où je travaille, Beniamino & Co. (455 av Viger O, Montréal). Les gens y sont super gentils, leurs sandwichs et leurs salades sont délicieux et variés. Le prix va de 10,00 $ à 12,00 $ pour un sandwich avec une salade, mais je me fais facilement un dîner et un souper avec ce repas lorsque j'ai une activité après le travail. Selon moi, c'est un très bon rapport qualité/quantité/prix. J'y ai invité ma meilleure amie Marianne, j'en ai parlé à quelques collègues de travail et ils y retournent régulièrement. C'est simplement pour vous dire que c'est une place adorable où la bouffe est très bonne et où on retourne sans hésitation.

Je change régulièrement de sandwich, mais je prends toujours la même salade, soit la salade de pastina, faite avec de petites pâtes qu'on retrouve souvent dans les soupes et qui ressemblent, par la forme, à des oeufs de poisson. C'est ma salade préférée et elle est très populaire chez la clientèle, à un point tel qu'il faut généralement y aller assez tôt pour en avoir puisque c'est souvent la première salade à partir complètement. Fin de la mise en contexte, voici l'histoire que je veux raconter.

Il y a deux semaines, je constate qu'ils ont ajouté des olives dans la salade de pastina. Moi qui n'aime pas les olives, je décide de prendre la salade de fraises, pour cette fois-ci. J'y retourne la semaine suivante et je constate qu'il y a encore des olives dans ma salade favorite. Je demande à la demoiselle que je « connais », parce qu'elle est là à chaque fois que j'y vais ou presque et depuis plus longtemps que les autres, si les olives font maintenant partie de la recette de la salade de pastina. Elle me répond : « Pourquoi, tu n'aimes pas ça? » Sur quoi je lui dis : « Je n'aime pas les olives, mais je vais l'essayer quand même. » On va voir, peut-être passeront-elles inaperçues? L'autre demoiselle qui me sert fait des pieds et des mains pour éviter de mettre des olives dans mon plat. Je la remercie, lui dit que ce n'est pas nécessaire, mais que c'est très gentil, je paie mon repas et je m'en vais. Je peux vous confirmer que la salade n'est tout simplement pas la même avec des olives.

J'y retourne pour ma visite hebdomadaire hier, vendredi. Je me présente au comptoir, je choisis mon sandwich et je passe à la station des salades. Je ne vois pas d'olives dans la salade de pastinas! La gentille demoiselle que je « connais » me voit, me fait un grand sourire et me dit « Je n'ai pas mis d'olives! Je t'attendais depuis une semaine pour te le dire! »

Wow! Merci! Je me sens tellement choyée comme cliente! Ce n'est pas un geste qui leur coûte quoi que ce soit, mais ils n'étaient aucunement obligé de le faire et pour une seule cliente parmi plus d'une centaine par jour en plus.

C'est pourquoi maintenant, pour moi, ce n'est plus « Donner le cornichon », mais « Enlever les olives ».
C'est remarquer les petits détails qui font la différence et poser un petit geste pour qu'une personne se sente spéciale.
C'est ce que j'appelle l'art du service à la clientèle.
Merci demoiselle que je « connais » chez Beniamino & Co.

lundi 10 octobre 2011

Retour en enfance

Bon, ça fait un peu plus d'un mois, mais j'ai le goût d'en parler quand même. De toute façon, il sera encore possible de voir ce spectacle dans les prochaines années, puisqu'avec le succès qu'il a connu et connait encore aujourd'hui, je ne crois pas qu'ils cessent de le présenter de sitôt. Je parle ici de la version théâtre musical d'un film de Disney qui a bercé mon enfance, The Lion King.

La pièce était présentée pour la première fois à Montréal du 9 août au 4 septembre dernier, à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts. J'y suis allée le jeudi 18 août, avec ma maman adorée. Je me sentais comme lorsque j'avais 10 ans et que j'écoutais le film à répétition. Lorsque je dis à répétition, je n'exagère pas; le film se terminait, une fois arrivé au bout de la bobine, le magnétoscope rembobinait la cassette automatiquement, la sortait de l'appareil et je ne faisais que la repousser à l'intérieur et le film recommençait.

J'étais donc très fébrile à l'idée de voir cette oeuvre que j'aime beaucoup prendre vie devant moi. Je suis un public facile et j'étais un peu gagnée d'avance, mais je vais quand même faire part de mon expérience.
Notons tout d'abord que The Lion King est une énorme production qui a vu le jour en 1997. Je vous invite à voir les « Fun facts » et quelques chiffres pour le constater.

Personnellement, ça m'impressionne déjà beaucoup, mais ce qui est le plus impressionnant, c'est de voir tous ces artistes à l'oeuvre et les marionnettes prendre vie. C'est un spectacle visuellement à couper le souffle. Ce n'est pas une mince tâche que celle d'adapter un dessin animé à la scène et l'équipe de création a  fait un travail remarquable. On y retrouve beaucoup de décors animés, en plus des marionnettes, le tout contribuant à la vie et au succès du spectacle. Mon image préférée, dont je n'oublierai jamais l'ingéniosité, est la représentation de l'assèchement et de la désolation de la « Terre des lions ». On peut voir un tissu circulaire d'un bleu soyeux qui est tiré par un trou dans la scène jusqu'à disparaître complètement, comme une nappe d'eau qui s'assèche. C'est simple, mais tellement efficace!

Du côté auditif, tout le monde connait les chansons et les airs du Roi Lion, mais ces mélodies connues sont poussées plus loin dans la version scénique et certains airs deviennent même des chansons. On passe donc de 6 chansons dans le film au double dans la pièce. On y retrouve des harmonies d'une richesse enveloppante qui les rendent tout aussi plaisantes à interpréter qu'à écouter. Mes préférées personnelles : « They live in you » et sa reprise, « Shadowland » et « Endless night », toutes des chansons dont on ne retrouve que la mélodie dans le film. (Naturellement, il fallait que les inconnues assises à côté de moi parlent pendant cette dernière pour gâcher mon moment, mais ça fait partie des « joies » d'assister à un spectacle.)

Également, il ne faut pas négliger tous les éléments de culture africaine qui ont été intégrés au spectacle. Les langues qui y sont parlées, les chorégraphies, les sonorités, les rythmes, les couleurs et les artistes, pour la plupart eux-mêmes africains qui apportent leur propre couleur. Je crois c'est ce dépaysement qui vient vraiment boucler la boucle et réaliser la magie de cette fête scénique.

Ma seule déception c'est que j'avais l'impression que les acteurs se pressaient pendant les scènes qui ne sont pas encadrées par de la musique. Je sentais qu'ils expédiaient leurs lignes. Je ne sais pas si c'est la façon dont ils sont dirigés ou si c'est seulement parce que c'est un spectacle tellement chargé et qu'ils ne doivent pas dépasser les deux heures trente minutes prévues, mais j'aurais voulu pouvoir savourer ces moments autant que les chansons.

Toutefois, au bout du compte, ça reste un spectacle magnifique pour plaire aux petits comme aux grands. La façon dont les spectateurs sont inclus dans le spectacle est simplement fantastique, entre autres avec la chanson « One by one » pendant laquelle plusieurs artistes sont dans la salle, à divers endroits, ce qui démontre une considération pour tous les spectateurs, même ceux qui sont aux balcons. Et j'allais oublier une autre fabuleuse considération, la finale du spectacle qui était présentée en français pour les représentations montréalaises. Nous avons donc eu droit au « Cercle de la vie », au lieu de traditionnel « Circle of life ». C'est le genre de petite pensée qu'on apprécie beaucoup.

Vous désirez un aperçu ou vous rappeler quelques souvenirs?


mercredi 5 octobre 2011

Le rideau est retombé

L'excitation est au rendez-vous, la fébrilité à son comble. Personnellement, en transe, ou presque.

Je suis au milieu de la première plateforme au fond de la scène. On entend les spectateurs bavarder en s'installant dans la salle. Certains membres de ma famille et certains amis sont parmi eux. Je ne les entends pas et je n'ai pas besoin de les entendre, je sais qu'ils sont là.

Une voix leur souhaite la bienvenue et un bon spectacle par les haut-parleurs et leur demande de bien vouloir éteindre leurs appareils électroniques, tout en leur rappelant qu'il est interdit de prendre des photos ou de filmer pendant la représentation. Certains spectateurs ne suivront pas cette règle, c'est prévisible.

Le silence se fait dans la salle, les lumières de service se sont éteintes.
Le rideau s'ouvre. Je sens mon coeur battre dans ma poitrine. Un projecteur en douche illumine Robert pour que les gens puissent le voir lorsqu'il entamera la mélodie de sa voix douce. « Who will buy my sweet red roses? Two blooms for a penny. »
Ça y est, c'est parti, nous amorçons le spectacle avec la magnifique chanson Who will buy? de la pièce de théâtre musical Oliver!.

Les trois premiers numéros passent en un coup de vent, tout s'est bien déroulé. Je dois maintenant sortir de scène et me transformer en Esméralda. Enlève la jupe verte, le chandail et la camisole tous deux noirs et retire les souliers. Enfile la jupe rouge, la camisole et le chandail, blancs cette fois-ci. Ajuste le corsage. On a à peine trois minutes, mais c'est mission accomplie, surtout grâce à Maude qui m'assiste et qui a fait le corsage avec un magnifique velcro qui simplifie tant la chose.

Je suis de retour en coulisse pour la fin du numéro en cours. La musique cesse, les applaudissements fusent et la scène plonge dans l'obscurité. Je dois éviter la plateforme à ma droite, alors je m'enligne un tout petit peu vers la gauche. J'ai oublié le haut-parleur de scène avec lequel j'entre violemment en collision. L'impact soulève un des coins du haut-parleur qui retombe instantanément sur mon gros orteil droit. Il fallait s'y attendre, je ne cesse de trouver de nouvelles façons de me faire mal, mais maintenant? « The show must go on », dit-on.

Je m'installe sur scène et je suis un accessoire pendant que trois hommes merveilleux chantent Belle, de Notre-Dame de Paris derrière moi. Je les entends à tour de rôle; la voix passionnée d'Alexandre mon Quasimodo, la voix riche de Tommy mon Frollo, puis la voix fébrile de Samuel mon Phoebus. Ils chantent, ils quittent, je me retrouve seule pour chanter Vivre, de la même comédie-musicale.

La chanson commence, je pense trop à ce que je fais, ce n'est pas une bonne chose. Je m'observe jouer, je suis trop dans ma tête. Ça m'arrive trop souvent à mon goût, alors je décide de lâcher prise. On n'a qu'une seule représentation, j'aime bien cette chanson et je suis fière du travail et des efforts que j'y ai consacrés. Je décide de leur montrer et je réussi à m'abandonner quelques instants. J'aurais pu faire mieux, je le sais, mais au bout du compte, je suis contente de ce que j'ai présenté.

La chanson se termine, je suis prête « à en mourir d'amour ». Alors, je me retourne, je vois Alexandre, mon Quasimodo, et je meurs dans ses bras pour qu'il puisse chanter Danse mon Esméralda. Il m'enlace, me berce et serre contre lui. Il chante de tout son être l'amour de Quasimodo pour Esméralda. J'entends son coeur battre et je sens sa voix qui vibre dans sa poitrine. Mon épaule écrase mon micro-casque dans mon oreille, c'est douloureux, mais ça m'importe peu, l'émotion prend toute la place. Je me retiens pour ne pas pleurer, comme je l'ai fait à quelques reprises en répétitions, puisque les morts ne pleurent pas. C'est une expérience sublime que celle de vivre l'art de quelqu'un d'autre, d'un ami, de si près. Cette chanson se termine, nous sortons de scène, nous permettons le luxe d'un bref câlin, puis je dois courir en coulisses pour me changer encore une fois.

Le reste du spectacle, tout comme le début, passe en un éclair. La majorité se déroule sans embûche. Et c'est déjà fini.

Je désirais partager cette expérience unique. J'en garde un peu pour moi, peut-être pour plus tard.

Pour ceux qui aiment jouer, faites-le! Vous méritez ces expériences extraordinaires aussi souvent que vous le pouvez.
Pour ceux qui préfèrent y assister, nous avons besoin de vous comme spectateurs avec qui partager ces moments.
Pour mes collègues du spectacle « Célébration : Broadway! », ceci est mon ode à l'amour de vous! J'ai dû faire des choix pour l'écriture de ce billet, mais sachez que vous avez tous marqué les dernières semaines par votre présence. Vous êtes des artistes magnifiques et des amis précieux. Vous me manquez déjà, je vous aime.

Laurence