Aveu
On m’a déjà qualifiée de « Grammar police » (mon copain dit même « Grammar nazi ») et je m’assume. Je travaille en communication et je dois, entre autres, réviser des textes; ça fait partie de mon quotidien. Oui, il m’arrive de corriger les gens et je sais que je peux parfois être intense, alors j’essaie de faire preuve de retenue, mais pour moi ce n’est pas dénigrant, ça se veut constructif.
Je ne suis pas parfaite et ça m’arrive également, comme à tout le monde, de faire des fautes dans mes statuts Facebook, dans mes courriels ou sur mon blogue. À la défense de tous ceux qui en font, il est vrai que c’est plus facile de voir les erreurs des autres.
Je divague, mais laissez-moi revenir à mes moutons ou plutôt à la raison pour laquelle j’ai d’abord fait aveu de ce trait de mon caractère.
Crise de la langue?
Nombreux sont ceux qui s’insurgent de la qualité de la langue écrite d’aujourd’hui et crient au scandale et à la crise en blâmant les réseaux sociaux. Mon cœur de « grammar police » a souvent fait plus d’un tour dans ma poitrine en parcourant des écritures publiques sur le Web. Et c’est sans compter toutes les réformes concernant la langue et son évolution.
(L’acceptation du pluriel « des chevals » m’avait jetée par terre! Tant qu’à faire constamment une erreur, aussi bien changer la règle! Excusez mon débordement… mais en cherchant un peu, c’est rassurant de trouver que ce n’était qu’une rumeur.)
Toutefois, selon le Conseil de la langue française (Québec), le questionnement de la qualité de la langue ne date pas d’hier, mais même d’avant les textos, les statuts et les gazouillis…
Inquiets? Meh...
Ça ne semble pas inquiéter les linguistes et autres spécialistes par contre. Comme mentionné dans ce reportage de Radio-Canada, certains croient même qu’il s’agit de faire preuve d’imagination que de trouver une façon pour raccourcir ce que l’on veut exprimer.
On y mentionne aussi que les jeunes n’ont jamais autant écrit. J’ajouterais personnellement le mot « publiquement ». Dans mon jeune temps, on s’échangeait des notes ou on s’écrivait des lettres, sur du papier, alors qu’aujourd’hui, les jeunes s’envoient des textos ou clavardent. Sur cet aspect, seules la technologie et les contraintes qu’elle impose ont changé.
Ce qui est vraiment nouveau, c’est que les gens écrivent au monde entier par un blogue, par Twitter et bien d’autres, ou à un public « restreint » comme sur Facebook. Et de ce côté, les spécialistes semblent dire qu’une attention particulière est portée à la qualité de la langue pour ces messages adressés au grand public.
Pourquoi ne pas en profiter?
Ils ont un intérêt à écrire, même si c’est en 140 caractères, et en plus, ils savent que la planète entière peut les lire.
Plutôt que de critiquer les effets néfastes des réseaux sociaux sur les jeunes d’aujourd’hui, ne pourrait-il pas être bénéfique de concentrer nos efforts à utiliser ces outils, comme la twittérature, de façon pédagogique? Pourriez-vous imaginer les résultats?
Vous n’avez qu’à lire le Tweet d’or de la catégorie maternelle du Festival International de Twittérature 2013 :
#TwtFestP Pont en carton de construction ou pont d'Avignon, voyageons sur les ponts de notre imagination.
— ClasseMylène (@ClasseMylene) 26 Mars 2013
C'est pas beau ça?